Le Conseil scientifique de la CMS adopte un programme de travail ambitieux pour lutter contre les menaces grandissantes pesant sur les espèces migratrices appartenant à la faune sauvage

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Bonn, le 12 juillet 2021 – À l’issue de deux semaines de réunions internationales entièrement virtuelles, le Conseil scientifique de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) a adopté toute une série de mesures pour lutter contre les menaces grandissantes pesant sur les espèces migratrices. 

Parmi les principaux résultats visés par le Comité, figurent :

  • la création d’un groupe de travail d’experts sur les espèces migratrices et la santé, qui étudiera notamment les maladies zoonotiques liées à l’exploitation de la faune sauvage et à la destruction des habitats naturels. Le nouveau groupe de travail sur les espèces migratrices et la santé participera à l’initiative « Une seule santé » de l’ONU et fournira des orientations pour les pays sur des sujets relatifs aux espèces migratrices, à la santé et aux maladies, dont notamment la transmission d’agents pathogènes et les questions liées à la santé des espèces migratrices et des écosystèmes ;
  • la mise en place d’un groupe de travail multilatéral, rassemblant des représentants de gouvernements, du secteur privé, d’institutions financières et d’organisations non gouvernementales (ONG), pour examiner les risques considérables que représentent les infrastructures linéaires pour les espèces migratrices.  À l’échelle mondiale, il est prévu qu’au moins 25 millions de kilomètres de nouvelles routes soient construits d’ici 2050, soit une augmentation de 60 % par rapport à 2010. À cela s’ajouterait, selon les prévisions, la construction de 335 000 kilomètres de voies ferrées supplémentaires au cours des 40 prochaines années. Le nouveau groupe de travail se penchera sur la question des infrastructures, tant dans les zones terrestres que dans les zones côtières et océaniques ;
  • l’élaboration de lignes directrices pour prévenir ou atténuer les effets croissants de la pollution lumineuse sur les espèces migratrices. La lumière artificielle augmente de 6 % chaque année dans le monde entier et peut gravement perturber les cycles naturels des espèces migratrices. Les nouvelles lignes directrices traiteront des incidences sur les oiseaux migrateurs et les chauves-souris et viendront s’ajouter aux orientations existantes de la CMS concernant les tortues marines et les oiseaux de mer et de rivage ;
  • la poursuite de son travail relatif, d’une part, aux effets du changement climatique sur les espèces migratrices, et d’autre part, aux bénéfices apportés par les espèces migratrices et les écosystèmes sains pour atténuer le changement climatique. Les espèces migratrices sont particulièrement sensibles aux perturbations climatiques. Le phénomène biologique de la migration est souvent déterminé par des facteurs climatiques. Une des menaces les plus immédiates pesant sur les espèces migratrices est la perte de leur habitat vital le long de leurs routes migratoires, qui peut engendrer des conséquences catastrophiques pour leur survie. Les espèces d’oiseaux marins sont, en outre, considérablement affectées par la désintégration et la modification des réseaux alimentaires dans les océans, dues au changement climatique. D’autre part, les espèces migratrices peuvent grandement contribuer à atténuer le changement climatique, en faisant partie d’écosystèmes sains et en participant directement ou indirectement à la capture et à la séquestration du carbone.      

Amy Fraenkel, Secrétaire exécutive de la CMS, a déclaré : « Le travail convenu à cette réunion est extrêmement important pour lutter contre toute une série de menaces pesant sur les espèces migratrices. Je me réjouis tout particulièrement que le Comité ait décidé de reprendre le travail relatif aux espèces migratrices et à la santé ».  Et d’ajouter : « La COVID-19 a mis en exergue les risques pour la santé humaine associés à l’exploitation de la faune sauvage et à la destruction et à la fragmentation des habitats.  Nombre de ces activités doivent être prises en charge au niveau national, puisqu’elles ne font pas l’objet d’échanges internationaux ». 

Lors de la réunion, la marche à suivre concernant le nouveau rapport phare sur la situation des espèces migratrices a été adoptée ; ce document constituera la toute première évaluation à l’échelle mondiale de l’état de conservation et des tendances des espèces migratrices. Ce rapport, dont la publication est prévue avant la prochaine Conférence des Parties (COP) à la CMS en 2023, présentera des orientations claires aux décideurs politiques sur les priorités en matière de conservation des espèces migratrices et de leurs habitats.

Par ailleurs, le Comité a adopté des mesures importantes visant spécifiquement la conservation des espèces terrestres, aviaires et aquatiques.

Par exemple, il a convenu d’élaborer une stratégie pour la conservation du guépard asiatique : il s’agira d’explorer les possibilités favorisant sa reconstitution en Iran, le seul pays où le processus est déjà en marche, ainsi que sa réintroduction en Inde et en Asie de l’Ouest.

Le Comité a décidé de renforcer le travail sur la pollution marine, notamment en ce qui concerne les débris marins composés de dispositifs de concentration de poisson (DCP), ainsi que sur les effets des polluants organiques persistants sur les espèces migratrices. Il a également créé un groupe de travail pour lutter contre la mise à mort et la mutilation délibérées des oiseaux de mer au sein des pêcheries dans l’Atlantique sud-ouest.

Sur la question aviaire, le Comité a confirmé la nécessité de renforcer la coopération internationale en vue d’éradiquer les menaces connues pesant sur les espèces migratrices dans les itinéraires aériens d’Afrique-Eurasie, d’Asie centrale, d’Asie orientale-Australasie et américains, et la nécessité de poursuivre le développement d’un plan d’action pour la conservation du Bruant auréole. Il a également approuvé la réalisation d’une étude sur la vente, l’utilisation et la réglementation de l’utilisation du filet japonais et d’autres filets qui servent au piégeage des oiseaux.

« Tenir une réunion du Comité de session exclusivement en ligne était une expérience intéressante. Lors de cette réunion, il importait de mettre l’accent sur les missions principales que le Comité assure tant auprès des Parties qu’auprès de la Convention. Nous nous appuyons sur notre mandat, qui consiste à surveiller l’état des espèces migratrices listées, pour recommander des domaines prioritaires de recherche et des mesures de conservation. Ce travail est tout aussi important que celui de formuler des conseils scientifiques éclairés sur les propositions d’inscription d’espèces et les actions concertées. J’espère que notre projet actuel, visant à examiner l’état de conservation des espèces migratrices inscrites à la CMS, permettra au Comité d’adopter une approche stratégique à l’égard des espèces qui pourraient bénéficier de l’attention de la CMS à l’avenir », a déclaré Narelle Montgomery, la Présidente du Conseil scientifique de la CMS, qui a présidé la réunion internationale depuis l’Australie.

  

Notes pour les éditeurs :

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À propos de la Convention sur les espèces migratrices (CMS)

La Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) vise à conserver les espèces migratrices terrestres, aquatiques et aviaires dans toute leur aire de répartition. Il s'agit d'un traité intergouvernemental des Nations Unies concernant la conservation de la faune et des habitats à l'échelle mondiale. Depuis l'entrée en vigueur de la Convention en 1979, le nombre de ses membres n'a cessé de croître pour inclure 132 Parties d'Afrique, d'Amérique centrale et du Sud, d'Asie, d'Europe et d'Océanie.

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Last updated on 19 August 2021